Consultation des Cadres et Techniciens « Votre travail, comment le voulez-vous ? »
Au cours des mois d’Octobre et Novembre 2008, à l’initiative de l’OFICT, des syndiqués du MEEDDAT se sont adressés à leur collègues cadres et techniciens avec le questionnaire sur le thème « Votre travail, comment le voulez-vous ? » dans le cadre de l’initiative organisée par L’UGICT. A l’heure actuelle une première restitution a été rendue publique sur la base de 2200 questionnaires recueillis, aussi bien dans le public que dans le privé. L’UGICT a publié les résultats au cours de la conférence de presse organisée le 25 novembre.
Au MEEDDAT nous avions constaté un bon accueil, voire une attente, que ce soit en Administration Centrale, à l’IGN, à la DRE Nord-PdC, au CETMEF, etc…de la part de collègues, B administratifs, ingénieurs, chefs de service, techniciens etc….encadrants ou non, soit sensiblement plus d’une centaine de questionnaires recueillis, du B administratif au chef de service.
Des résultats nationaux ressortent quelques points marquants :
Une montée du stress très préoccupante liée à la charge de travail et au pratiques managériales (objectifs, performance, concurrence) avec des difficultés croissante à rendre un travail de qualité, et des contradictions éthiques grandissantes. L’encadrement ressent une perte de reconnaissance et un manque de moyens. Seul 1% jugent le système d’évaluation « très satisfaisant » et 50% considèrent que les critères d’évaluation sont arbitraires. L’absence de visibilité sur la stratégie d’entreprise constitue un handicap pour 73%. Et 85 % des cadres jugent par contre le droit d’expression prioritaire dans l’entreprise.
Deux points importants :
69% des cadres interrogés souhaitent garder leur RTT et 78% souhaitent augmenter la part fixe de leur salaire : le souci se protéger des pratiques chronophages et de l’opacité arbitraire de l’individualisation des salaires s’exprime fortement.
Le second volet de la consultation pointait les pistes de changements possibles dans le travail :
Il en ressort la nécessité de remédier au manque de reconnaissance dans l’entreprise, de répondre à l’aspiration à la promotion professionnelle et sociale. De sortir du hiatus entre ce que le cadre ou le technicien pense devoir faire et ce qu’il fait réellement (par exemple : est-ce que je fais du bon travail ?), source de mauvaise reconnaissance de soi-même et vis-à-vis des autres. Et donc agir en profondeur sur le système d’évaluation, à partir du travail réel par rapport aux autres salariés plus qu’à l’employeur. L’encadrement a un urgent besoin de maîtriser son temps de travail. Ce qui justifie de ne rien céder sur les jours RTT mais aussi d’exiger un décompte horaire quel que soit le type de forfait-jours. Il est nécessaire d’intégrer la question du sens et de la finalité du travail de permettre à l’encadrement d’exercer sa responsabilité sociale et restaurer sa capacité « contributive » ce qui suppose un droit d’expression publique au désaccord, le retour au libre arbitre, esprit critique, aux propositions alternatives et à la participation aux décisions. Il est nécessaire de proposer de nouveaux droits individuels garantis collectivement pour exercer sa responsabilité sociale.
En un mot, une consultation d’ores et déjà utile, dont les résultats détaillés méritent des analyses et des suites. Elle permet à des cadres de disposer d’un espace pour s’exprimer sur leur travail, est source de contacts positifs avec le syndicalisme CGT. De quoi alimenter la réflexion et l’activité syndicale, les revendications, les élections professionnelles, etc.